S’engager dans un stage au sein de sa propre entreprise soulève des questions intéressantes. Est-ce une opportunité de découvrir des facettes méconnues de son activité, ou bien une simple formalité administrative ? Pour ceux qui envisagent cette possibilité, il faut peser les avantages et les inconvénients.
Du point de vue des employeurs, l’idée peut sembler séduisante. Un stagiaire qui connaît déjà les rouages de la société pourrait rapidement s’intégrer, apporter un regard neuf et contribuer efficacement. Certains pourraient y voir un manque de diversité d’expérience, essentielle à un développement professionnel équilibré.
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Les conditions légales pour faire un stage dans sa propre entreprise
Pour encadrer cette pratique, plusieurs textes législatifs ont vu le jour. En février dernier, le gouvernement publiait une circulaire visant à faciliter l’obtention de stages en période de crise sanitaire. Cette initiative s’inscrivait dans la continuité des mesures prises pour soutenir les étudiants et les jeunes diplômés face aux difficultés accrues par la pandémie.
La circulaire de la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) est venue préciser les modalités spécifiques pour les stages en période Covid. Publiée en février 2021, elle stipule les conditions à remplir pour permettre aux étudiants de réaliser leur stage dans des conditions optimales, même au sein de leur propre structure.
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- La convention de stage reste obligatoire et doit être signée par les trois parties : l’étudiant, l’établissement d’enseignement et l’entreprise d’accueil.
- Le stage doit répondre à des objectifs pédagogiques clairement définis et validés par l’établissement d’enseignement.
- Le stagiaire ne doit pas être le dirigeant légal de l’entreprise pour éviter tout conflit d’intérêt.
Ces directives visent à garantir que le stage reste une véritable expérience formatrice, respectant les obligations légales et pédagogiques. En suivant ces instructions, les étudiants peuvent bénéficier d’un cadre structuré et sécurisé pour leur apprentissage professionnel.
Les avantages et inconvénients d’un auto-stage
Réaliser un stage dans sa propre entreprise présente des avantages indéniables. Le principal atout réside dans la flexibilité offerte. En tant qu’auto-entrepreneur, vous avez une maîtrise totale sur votre emploi du temps, ce qui permet de concilier plus facilement études et activité professionnelle. Cette expérience apporte une vision réelle et concrète de la gestion d’une entreprise, une compétence précieuse qui enrichit le parcours académique.
Un autre avantage est la personnalisation des missions. Vous pouvez choisir des projets alignés avec vos objectifs pédagogiques et professionnels, garantissant ainsi une montée en compétences ciblée. Ce type de stage est aussi une opportunité pour développer un réseau professionnel, élément clé pour une future carrière.
Des inconvénients existent. L’un des principaux défis est la difficulté à s’autodiscipliner. Sans la pression d’un supérieur hiérarchique, il peut être plus compliqué de respecter les délais et les objectifs fixés. La frontière entre vie personnelle et professionnelle peut aussi devenir floue, augmentant le risque de surcharge de travail.
Les dispositifs comme Pépite existent pour soutenir les étudiants entrepreneurs. Rattaché à des établissements d’enseignement supérieur, Pépite aide à structurer et à accompagner les projets entrepreneuriaux des étudiants. Cette aide peut s’avérer précieuse pour ceux qui choisissent de faire leur stage dans leur propre entreprise, leur offrant des ressources et un encadrement adaptés à leurs besoins spécifiques.
Les démarches administratives à suivre
Pour réaliser un stage dans sa propre entreprise, suivez plusieurs démarches administratives spécifiques. Consultez d’abord la circulaire du gouvernement publiée en février dernier, facilitant l’obtention de stages en période de crise sanitaire. La circulaire de la Dgesip (Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle), publiée en février 2021, précise aussi les conditions nécessaires pour les stages en période Covid.
Établissement de la convention de stage
Rédigez une convention de stage en accord avec votre établissement d’enseignement. Ce document, essentiel, formalise l’accord entre les trois parties : l’étudiant, l’école et l’entreprise. La convention de stage doit comporter :
- Les objectifs pédagogiques poursuivis
- Les missions confiées
- Les conditions de travail
- La durée du stage
- Les modalités de suivi et d’évaluation
Gratification et assurance
Pour les stages de plus de deux mois, prévoyez une gratification minimale. Cette dernière est fixée par la loi et doit être mentionnée dans la convention. Vérifiez aussi que vous disposez d’une assurance couvrant les risques professionnels et de responsabilité civile, indispensable pour le bon déroulement du stage.
Déclaration auprès des organismes compétents
Déclarez le stage à la Sécurité sociale et, le cas échéant, à l’URSSAF. Cette déclaration permet de régulariser la situation administrative du stagiaire et d’assurer la protection sociale adéquate.
Ces démarches garantissent un cadre légal et sécurisé, assurant une expérience enrichissante et conforme aux exigences académiques et professionnelles.
Témoignages et retours d’expérience
Paul Nissen, Université PSL
Paul Nissen, chargé de l’entrepreneuriat à l’antenne Pépite de l’Université PSL, observe : « Les étudiants qui effectuent un stage dans leur propre entreprise bénéficient d’une expérience unique. Ils développent des compétences entrepreneuriales tout en poursuivant leur formation académique. »
Clothilde Perez, Chimie ParisTech
Clothilde Perez, ingénieur chimiste formée à Chimie ParisTech et fondatrice de Koya, témoigne : « J’ai pu appliquer mes connaissances théoriques directement dans mon projet entrepreneurial. La synergie entre mes études et mon entreprise a été bénéfique. »
Agnès Zancan, ESSEC
Agnès Zancan, Responsable du Pôle Expérientiel Entreprises chez l’ESSEC, souligne : « Les stages dans sa propre entreprise permettent aux étudiants de se confronter à des problématiques réelles et de développer une réelle autonomie. »
Timothé Chevalier Ruiz, Kedge Business School
Timothé Chevalier Ruiz, étudiant en marketing à la Kedge Business School et fondateur de la marque de vêtements Orbos, explique : « La gestion de mon entreprise pendant mes études m’a permis de mieux comprendre le marché et d’affiner mes stratégies commerciales. »
Salomé Bousquet-Carton, Nubbi
Salomé Bousquet-Carton, créatrice de la marque Nubbi et étudiante en mode et design, raconte : « Créer ma marque tout en étudiant m’a offert une expérience pratique irremplaçable. J’ai appris à gérer des projets de A à Z. »
Adel Lusakula, Isae-Ensma
Adel Lusakula, fondateur de Queen Cassiopeia et étudiant à l’Isae-Ensma, partage : « Gérer mon entreprise pendant mes études a été un défi, mais cela m’a permis de développer des compétences en gestion et en leadership que je n’aurais pas acquises autrement. »
Ces témoignages illustrent la diversité et la richesse des expériences vécues par les étudiants qui choisissent de faire un stage dans leur propre entreprise.
